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L'émergence d'un facteur "Hezbollah" au Moyen-Orient

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette photo prise le 29 juillet 2017 montre un combattant du Hezbollah à Wadi al-Kheil, à la frontière libano-syrienne. ©AP

The Hill, revue électronique liée au Congrès américain, fait publier un article où il reconnaît « l’émergence d’un facteur Hezbollah » dans la région stratégique de l’Asie de l’Ouest. 

« L’émergence du Hezbollah à titre de puissance régionale s’est fait malgré bien des contraintes : la résolution 1701 du Conseil de sécurité, votée en 2006, visait à affaiblir ce mouvement, à préparer le terrain à son désarmement, mais le voilà bien renforcé au point de devenir une puissance régionale », écrit The Hill

Le Conseil de sécurité a voté la résolution 1701 en août 2006 au terme d’une guerre israélo-libanaise qui a duré 33 jours. Israël a réussi à réduire en cendres une grande partie du sud du Liban sans pouvoir pour autant vaincre le Hezbollah. « À l’heure qu’il est, les forces intérimaires onusiennes sont déployées depuis les frontières libano-israéliennes jusqu’au fleuve du Litani dans le nord du Liban. Leur mission consiste à empêcher toute confrontation de part et d’autre bien qu’il arrive assez souvent aux Israéliens de transgresser le cessez-le-feu et de violer l’intégrité territoriale ou aérienne du Liban », ajoute le site avant de se lancer dans l’analyse des capacités croissantes du Hezbollah. 

« La géopolitique du Moyen-Orient telle qu’elle est définie aujourd’hui, fait du Hezbollah un des principaux acteurs de la guerre en Syrie et l’une des forces à la fois politique et militaire au Liban. La puissance du Hezbollah n’est plus ce qu’elle était en 2006 : Israël dit craindre quelque 130 000 roquettes et missiles du mouvement qui a changé d’essence en 11 ans ».

Pour The Hill, le Hezbollah a permis le maintien au pouvoir du président Assad, car de l’aveu même des « rebelles », le Hezbollah a fait capoter à plus d’une reprise « les plans visant à renverser Assad » en changeant la donne des batailles.

Réticent au début, le gouvernement libanais a fini par accepter l’existence des arsenaux du Hezbollah et il s’en est même conformé en envoyant l’armée libanaise combattre le Front al-Nosra à Ersal, aux côtés du Hezbollah. C’est dire à quel point le Hezbollah est devenu incontournable aussi bien au Liban qu’au Moyen-Orient. The Hill évoque à titre d’exemple « le soutien vibrant du président chrétien Michel Aoun au Hezbollah ».

La revue du Congrès américain rappelle aussi le Yémen comme « une autre scène où se manifeste le Hezbollah dans toute sa puissance » : les conseillers militaires du Hezbollah appuient les houthis au grand dam de Riyad qui mène depuis 2015 une intervention militaire au Yémen.

The Hill conclut : « La résolution 1701 du Conseil de sécurité n’a jamais été appliquée. Si elle l’avait été, le Hezbollah n’en serait peut-être pas là où il est aujourd’hui. Le monde devrait se rendre à l’évidence : le Moyen-Orient assiste à l’émergence d’un nouvel acteur politique à la redoutable puissance militaire. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV